Comité de soutien aux Onze d'Avelin
 
Comité de soutien aux Onze d'Avelin
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ven 23 janvier 2004 - « Ce qu’ils veulent, c’est nous voler notre indépendance »
Pour avoir détruit un champ de betterave, à Avelin, dix militants anti OGM risquent la prison et de fortes amendes


Le 15 septembre 2001, une soixantaine de militants anti organismes génétiquement modifiés (OGM), détruisaient un champ de betteraves, à Avelin. Parmi eux, dix se retrouvent aujourd’hui poursuivis pour destruction volontaire, en réunion, du bien d’autrui. Ils risquent jusqu’à 5 ans de prison, 70 000 € d’amende, plus 700 000 € de dommages et intérêts.

Pourtant, comme ont pu l’expliquer, hier matin, certains des intéressés lors d’une réunion organisée à l’hôtel de ville de Douai, il ne s’agit pas ici d’un « acte de délinquance, mais plutôt de résistance face à la politique hégémonique des marchands de semences. »

Le 19 décembre dernier était donc créé un comité de soutien au dix d’Avelin. Ses membres entendent justement protester contre l’opacité qui, selon eux, entourerait les plantations de graines génétiquement modifiées, mais aussi se mobiliser face « à la répression syndicale en cours. »

Trois d’entre eux, mis en cause dans la destruction d’Avelin, sont originaires du Douaisis. Gabriel Dewalle est membre de la Confédération paysanne, Benjamin Deceuninck, de la CNT, et Bernard Coquelle, des Verts.

Aucune date pour leur procès, qui devrait se dérouler à Lille, n’a été encore fixée (peut-être cet été ?), mais à la suite de leur mise en examen, les intéressés n’entendent pas rester l’arme au pied.



Un combat politique.


Ce qu’ils dénoncent, c’est tout d’abord l’inégalité de traitement puisque, dans cette affaire, seuls les « décontaminateurs » sont poursuivis alors que les « fraudeurs », eux, ne le sont pas. Car pour ces militants, il est clair que les manquements à la législation, de la part de la société qui a fourni les semences, sont avérés. Notamment parce que, toujours selon eux, aucune précaution n’avait été prise afin de protéger les parcelles voisines des risques de dissémination du pollen. Et, au travers de ce dossier, c’est en fait le procès des OGM qu’ils souhaitent.
« Nous rejetons leur nécessité. On n’en a pas besoin ! », explique l’un d’eux. Et un autre d’ajouter : « Ce que veulent ces gens, c’est empêcher les paysans du monde entier de resemer leurs propres graines, et nous voler ainsi notre indépendance ! »
Mais pour faire face aux moyens gigantesques dont dispose le semencier, il leur faut mobiliser. D’où diverses initiatives mises en place pour sensibiliser le public. Premier rendez-vous, ce sera le 14 février, de 14 h à 17 h, place d’Armes, avec une pyramide de légumes garantis sans OGM. Ils seront ensuite remis à une association caritative. Le 10 avril aura lieu un après-midi festif à la Ferme pédagogique d’Auberchicourt avec, au menu, un cochon rôti ! Enfin, en mai, au cinéma d’Auby, sera proposée la projection du film «Main basse sur les gènes.


J.-F. GUYBERT - "Voix du Nord"




"Comité de soutien aux Dix d'Avelin"


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